samedi 29 mars 2008

Qui est d’Iberville?

D’où viens-je?

Bien que je sois d’Amérique, le français est ma langue maternelle, car je suis né et j’ai grandi dans la province de Québec, la seule en Amérique où la majorité de la population s’exprime dans cette langue. Depuis quelques années, je vis à Ottawa, la capitale du Canada qui se trouve, en quelque sorte, à la frontière du Québec et du reste du Canada qui est à très forte majorité anglophone (bien que comportant des minorités de langue française).

Les Canadiens français et particulièrement les Québécois sont dans une situation politique et culturelle quelque peu singulière. Évidemment, le fait de vivre, de parler, de travailler, de regarder la télévision et d’être instruit dans une langue autre que l’anglais en Amérique du Nord est déjà en soit quelque chose d’unique. Mais plus inusité encore, les Canadiens français sont tiraillés entre deux cultures, la culture américaine et la culture française. Ce tiraillement s’explique essentiellement par la géographie ainsi que par les vicissitudes de l’Histoire du peuple canadien-français.

En 1759, la Conquête britannique vint rompre les liens qui rattachaient les quelques 70 000 habitants de ce qui était alors la Nouvelle-France à leur mère patrie, le royaume de France. Ainsi, pendant les deux siècles qui allaient suivre, ces mêmes habitants durent évoluer dans un nouveau contexte au sein duquel la culture et les institutions britanniques prédominaient. En dépit de l’imposition des institutions anglaises (à l’exception du Code Civil qui demeura d’inspiration française) les Canadiens cherchèrent à préserver leurs particularités linguistiques et culturelles. Pour résister notamment aux tentatives d’assimilation et au dénigrement que leur valait leur statut de « perdant », les Canadiens français et surtout les membres de l’élite, se tournèrent presque instinctivement vers la France pour y chercher inspiration et sources de fierté.

Alors que toutes les colonies du Nouveau-Monde purent, à un moment de leur histoire, rompre de plein gré les liens avec leur métropole (que se soit l’Angleterre, la France, l’Espagne ou le Portugal) et inscrire leur culture, leur identité et leur mythologie au sein du continent américain, les Canadiens français n’eurent jamais cette opportunité. L’élite canadienne-française chercha plutôt à reproduire les canons de la culture européenne et se donna pour mission de perpétuer la langue, les traditions et la culture française en Amérique plutôt que de chercher, comme l’ont fait les autres peuples colonisateurs, à définir leur unicité et à développer leur propre génie. En dépit du fort lien émotionnel qui rattachait et rattache toujours l’élite canadienne-française à la France, les masses elles, ont été davantage influencé par la culture et le mode de vie américain dans lequel elles se reconnaissent bien plus. Ainsi, les Canadiens-français demeurent partagés entre deux modèles, deux cultures et deux traditions. Les Canadiens français sont donc héritiers de cette confusion..


Intérêts

Comme vous aurez pu le constater, l’histoire est l’une de mes grandes passions, puisque elle permet, entre autres choses, une meilleure compréhension des phénomènes sociaux. Étant issu d’une génération (X) qui ne peut que déplorer l’absence d’idées, de courants de pensée et de projets politiques et sociétaires inspirants, je me suis beaucoup intéressé, dans le cadre de mes études, aux périodes de l’Histoire qui furent marquées par un fort essor de la pensée et de la vie intellectuelle et artistique telles que la Grèce Antique, la Renaissance Européenne ou encore le Siècle des Lumières.

Outre l’histoire, je suis également féru de littérature, de voyages, de gastronomie et d’économie. En ce qui concerne cette dernière discipline, je m’intéresse particulièrement aux questions liées aux éléments qui contribuent à la prospérité et à l’essor des nations. Étant francophone en Amérique du Nord, je me souci également beaucoup de la place de la langue française dans le monde ainsi que de son épanouissement. J’accorde aussi beaucoup d’importance à la diversité culturelle et aux métissages qu’elle peut engendrer.


Objectifs de ce blogue

Mon homologue (Vollant) et moi cherchons, par le biais de ce blogue, à créer un outil interactif qui pourra permettre à des gens d’horizons et de traditions intellectuelles diverses de débattre et de confronter leurs idées sur les différents enjeux qui nous touchent. Pour créer cet espace de discussion, nous nous sommes en quelque sorte inspirés du modèle de la célèbre « République des Lettres » fondée par Érasme de Rotterdam au XVIe siècle. Cette institution visait à permettre aux intellectuels de toute l’Europe d’être en communication les uns avec les autres, d’échanger des idées pour ainsi faire progresser la connaissance et propager l’humanisme sur le Vieux Continent. Nous avons quant à nous décidé d’élargir ce cadre de discussion à tout l’espace francophone ce qui, nous l’espérons, permettra d’illustrer toute la diversité des opinions que l’on retrouve au sein de la Francophonie.

En espérant que vous prendrez plaisir à nous lire et que vous serez nombreux à participer à nos échanges!

Cordialement,


D’Iberville

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